Fanny Hensel-Mendelssohn (1805-1847)

 Compositrice et pianiste allemande

 

 

 

 

Née dans une famille d’intellectuels berlinois, Fanny Mendelssohn, tout comme son frère Felix, a reçu une éducation exemplaire. Son talent de musicienne se manifeste très tôt : elle apprend le piano, la théorie musicale et la composition avec de meilleurs professeurs de l'époque, à Berlin et à Paris. Bien qu'elle soit excellente jeune pianiste et compose des lieder et des pièces pour son instrument, elle n'aura pas le soutien de son père, et plus tard, de son frère, pour devenir musicienne.

Alors que l’éducation de Felix se complète par de nombreux voyages et occasions de parfaire son art en dirigeant et en se produisant comme pianiste, Fanny doit faire face aux limites de sa condition sociale : dès l’âge de 14 ans, son père la conjure de se concentrer à son futur rôle de mère et de femme mariée, les concerts publics et la publication de ses compositions ne faisant pas partie des « activités féminines » du milieu bourgeois et protestant auquel elle appartient. Le talent de Fanny Mendelssohn restera largement méconnu de la part de ses contemporains toute sa vie durant.

Au début des années 1820, les Mendelssohn organisent les concerts dans leur maison berlinoise ouverts à un cercle restreint d’amis et de connaissances : les Sonntagsmusiken, qui continuent à avoir lieu chez Fanny après son mariage avec Wilhelm Hensel. Ce sont pour Fanny les seules occasions de se produire devant un public : elle y dirige une vingtaine de choristes et l'orchestre de la Hofkapelle dans des oratorios et des extraits d’opéra, et joue de la musique de chambre ou se produit comme pianiste : Bach, Mozart, Beethoven, Weber, son frère Felix Mendelssohn figurent au programme, ainsi que ses propres œuvres. Avec le temps, les Sonntagsmusiken deviennent le rendez-vous de toutes les personnalités du Berlin culturel : les frères Humboldt, Franz Liszt, Clara Wieck-Schumann, Johanna Kinkel, Heinrich Heine sont les habitués des lieux.

En 1839, Fanny Mendelssohn séjourne avec son mari à Rome. L'année passée en Italie est pour elle l'une des plus heureuses de sa vie : elle y rencontre l'estime de nombreux musiciens qu'elle fréquente pour ses talents de compositrice et interprète. C'est seulement à la fin de sa vie que Fanny s'oppose à l'interdiction de son frère de publier ses œuvres. En un an, elle publie les lieder, les œuvres pour piano et les œuvres vocales pour chœur, avant d'être emportée par une attaque lors de la répétition pour une Sonntagmusik. Son mari poursuit la publication de ses œuvres après sa mort, et c'est seulement en 1987 que Furore Verlag complète le catalogue avec des œuvres qui sont restées non-publiées depuis le milieu du XIX e siècle.