Page 8 de 14 PROJECTIONTrio pour piano, violon et violoncelle
Olivier Greif explique :" le titre ""De profondis" a beau ne désigner que son premier mouvement, il donne pourtant sa couleur émotionnelle à l'œuvre toute entière(dont il fut pendant un temps le sous-titre général) : celle d'un absolu désespoir , à peine adouci vers son terme. Pour autant, ce désespoir n'est pas une finalité en soi, mais- à l'instar de ce qui est dit dans le psaume 130 - un moyen de tendre vers Dieu et de l'atteindre. Aussi noir qu'il soit ce désespoir est un absolu.", reprenant à son compte cette phrase d'Albert Camus : "Au centre de notre œuvre, fût-elle noire, rayonne un soleil inépuisable".
Pour vous donner une idée de son atmosphère assez effroyable sachez que le premier mouvement est ponctué au piano par nombreux clusters des avant bras dont l'effet sonore est pour le moins terrorisant... Si le second mouvement porte le nom rassurant de Java et commence assez "bien" ou du moins dans une certaine sérénité, elle se déstructure totalement à en devenir morcelée et tout autant funèbre, fantomatique... le soleil ne rayonne qu'à partir du troisième mouvement "Romanze" un peu plus paisible. Olivier Grief estime le quatrième mouvement "Alla breve" comme "une progression ininterrompue vers la l'éclat et la lumière", mais l'œuvre s'achevant sur une reprise brillante et affirmative, du discours sombre du 1er mouvement De Profundis. Une œuvre torturante et violente, émouvante, certes loin du bel canto italien mais qui va droit au cœur ou plus exactement à l'âme. TRIO DES AULNES
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