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Spectacle musical - Un Voyage en musique
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Conférence - L'influence de Rameau
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Conférence

Samedi 15 novembre à 18h 

 « L'influence de Rameau »


Nicole Desgranges
 
 

Certains musiciens étrangers formés à la tradition italienne voient en la musique de Rameau, vers la fin de sa vie, un modèle possible pour la réforme de l'opera seria. Tommaso Traetta compose deux opéras qui en sont directement inspirés, Ippolito ed Aricia (1759) et I Tintaridi (d'après Castor et Pollux, 1760) après avoir fait traduire leurs livrets. Il a une influence très importante sur celui auquel on attribue généralement le titre de réformateur de l'opéra, Christoph Willibald Gluck. Trois opéras italiens « réformés » de ce dernier (Orfeo ed Euridice, Alceste et Paride ed Elena) prouvent qu’il connaît l’œuvre de Rameau. Plusieurs des réformes revendiquées dans la préface d’Alceste sont déjà pratiquées par Rameau : il utilise le récitatif accompagné et l’ouverture de ses dernières compositions est reliée à l’action qui va suivre.

Après une longue période de non-reconnaissance, de façon inattendue, c’est la défaite française lors de la guerre de 1870 qui permet à la musique de Rameau de resurgir du passé : l’humiliation ressentie à cette occasion amène certains musiciens à rechercher dans le patrimoine national des compositeurs français de taille à se mesurer aux compositeurs germaniques dont l’hégémonie est alors complète en Europe.  On ne peut que rapprocher les destins de Rameau et de Bach, les deux géants de la science musicale du XVIIIe siècle. À ce titre, l'année 1722 qui voit paraître simultanément le Traité de l'Harmonie et le premier cycle du Clavier bien Tempéré est très symbolique. 

« Le besoin de comprendre - si rare chez les artistes - est inné chez Rameau. N'est-ce pas pour y satisfaire qu'il écrivait un Traité de l'harmonie, où il prétend restaurer les droits de la raison et veut faire régner dans la musique l'ordre et la clarté de la géométrie… il ne doute pas un instant de la vérité du vieux dogme des Pythagoriciens… la musique entière doit être réduite à une combinaison de nombres ; elle est l'arithmétique du son, comme l'optique est la géométrie de la lumière. On voit qu'il en reproduit les termes, mais il y trace le chemin par lequel passera toute l'harmonie moderne ; et lui-même ». Claude Debussy

C'est à partir des années 1890 que le mouvement s'accélère un peu, avec la fondation de la Schola Cantorum destinée à promouvoir la musique française puis, en 1895, Charles Bordes, Vincent d'Indy et Camille Saint-Saëns entreprennent l'édition des œuvres complètes, projet qui n'ira pas à sa fin mais aboutit en 1918 à l'édition de 18 volumes. C'est au tout début du XXe siècle que l'on assiste, pour la première fois, à la reprise en concert d'œuvres complètes : en juin 1903, La Guirlande, œuvre charmante et sans trop de prétention, est interprétée à la Schola Cantorum. L'un des auditeurs est Claude Debussy qui est enthousiasmé et s'écrie : « Vive Rameau, à bas Gluck ». Nombre de compositeurs vont dès lors utiliser des thèmes de Rameau, comme Paul Dukas, en 1903, qui compose ses Variations, Interlude et Finale sur un thème de Rameau pour le pianiste Édouard Risler. L'Opéra de Paris suit en 1908 avec Hippolyte et Aricie. Puis Castor et Pollux - qui n'y a plus été représenté depuis 1784 - est choisi en 1918 pour la réouverture de l'Opéra après la guerre. Depuis lors, l'œuvre de Rameau bénéficie à plein du retour en faveur de la musique ancienne.

De nombreux compositeurs s’inspirent donc de ses traités d’Harmonie, de la forme de ses opéras,  de sa technique de claveciniste, de ses thèmes musicaux et reconnaître ainsi en Rameau le précurseur de la musique moderne française.

 
 
 
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